Rentabilité d’un e-commerce : petite étude statistique.

J’étudie depuis plusieurs années les rapports sur l’évolution de l’e-commerce en France, en Angleterre, en Italie et aux Etats Unis. La croissance du secteur est à chaque fois confirmée. Néanmoins mon expérience sur le terrain et le feedback des autres professionnels du secteur ne correspondent pas aux informations qui ressortent de ces études.

La quantité de boutiques en ligne augmente chaque année. .

Les années de croissance les plus importantes se situent entre 2004 et 2007 avec une moyenne de 56%.

Plus le nombre de boutiques en ligne est élevé, plus le chiffre d’affaire de l’e-commerce est important.  Mais, première information discordante, le CA n’augmente pas à la même vitesse que le nombre de boutiques. Deuxième information importante, le rapport moyen entre CA et nombre de boutiques diminue (environ -14% par an).

Quelques calculs nous permettent de comprendre que le CA global de l’e-commerce français est principalement généré par les 500 premières boutiques en ligne.

Je reprends les chiffres clés 2009 et 2010 pour analyser avec des données précises l’année 2009.

J’ai élaboré (avec un calcul décrémental à 0,995) une liste de 2000 sites e-commerce français. D’eBay avec  12 954 000 visites par mois jusqu’au 2000éme qui totalise en moyenne 196 visites par mois.

Mon postulat de départ est un taux moyen de conversion sur les visites de 2% et un panier moyen de 80 euros (contre les 89 euros indiqués en 2010).

Avec cette projection, le 2000éme site aurait un CA de 4 187 € et l’ensemble des 2000 sites un CA global de 19,6 milliards d’euros (sur 20 milliards du CA global de l’e-commerce en 2009).

Mais cette projection ne peut pas être réaliste, car le CA des 15 premiers sites e-commerces ne correspond pas au CA déclaré dans la presse.

Par exemple selon ma projection,

–          voyages-sncf.com aurait eu un CA de 155,6 millions contre un CA déclaré de 2,2 milliards ;

–          Cdiscount aurait eu un CA de 171,4 millions contre un CA déclaré de 1 milliard ;

–          Vente-Privée aurait eu un CA de 124 millions contre un CA déclaré de 680 millions ;

Je ne suis pas arrivé à obtenir précisément les CA des 15 premiers sites e-commerces, mais en croisant les diverses données disponibles, je suppose une moyenne de 300 millions d’euros pour eux et détermine alors que les 20 milliards du CA global de l’e-commerce français sont générés par les 451 premiers sites e-commerce.

Mais, en 2009, il y avait environ 64100 sites e-commerces. Il y aurait donc 63649 sites, soit 99,8% des boutiques en ligne qui ne gagnent quasiment RIEN !

Les questions qui m’ont angoissé (et qui ont perturbé beaucoup de professionnels de l’internet) en 2010 sont les suivantes :

  1. Comment survivent des boutiques électroniques avec des investissements réduits ?
  2. Quels sont les sites rentables ?
  3. Comment certains entrepreneurs arrivent-ils à faire de l’e-commerce sans mettre en place de stratégie e-commerce?

Je n’ai pas de chiffres me permettant de faire des études de grande envergure, néanmoins j’ai décidé de faire ma propre enquête. J’ai sélectionné 50 boutiques et leur ai proposé un questionnaire portant sur 35 points afin de vérifier mes intuitions. Seulement 22 sociétés ont accepté d’y répondre.

 

Sur la stratégie

Pour comprendre s’il y a eu une réflexion stratégique ou si l’e-commerce a été intégré à l’activité commerciale il faut étudier les réponses suivantes.

 

Sur le marketing

Les actions amenées pour prospecter ou fidéliser la clientèle.

Sur la boutique

Informations sur la boutique, les produits phares et les paniers.

Sur le résultat

Le chiffre d’affaires.

Conclusions

J’ai  vérifié mes projections sur les chiffres de la FEVAD avec les données collectées et … mes projections semblent se confirmer.

Je pense que dans le secteur du web, il y a beaucoup de professionnels conscients de leur métier et soucieux de créer une relation à long terme avec leurs clients. Néanmoins il existe également des « marchands d’outils » qui vendent des « carcasses » d’e-commerces à 30 euros par mois. A chacun son métier.

Le problème, c’est qu’il est très compliqué pour les entrepreneurs de choisir le bon devis et le bon prestataire car car les différences sont énormes. De plus, la presse annonce des croissances extraordinaires sans indiquer que ceux qui n’investissent pas suffisamment ou à mauvais escient sont condamnés à se partager les miettes.

J’ai toujours déconseillé aux sociétés qui n’étaient pas préparées pour le faire de se lancer dans l’e-commerce  sans une stratégie correcte.

Liens

http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/36387/le-chiffre-d-affaires-de-redcats-recule–malgre-internet.shtml

http://www.journaldunet.com/ebusiness/breve/38352/le-web-ne-sauve-pas-les-resultats-de-redcats–la-redoute.shtml

http://recherche.e-marketing.fr/fnac-com-chiffre-d-affaires-total.html

http://www.expertise-en-referencement.com/aleas-e-commerce.html

http://www.fevad.com/images/DocArticle/chiffres_cle_2007vf.pdf

http://www.fevad.com/images/Publications/chiffres_cle_2008.pdf

http://www.fevad.com/images/Etudes/autres_etudes/chiffres_cle_2009.pdf

http://www.fevad.com/images/Publications/chiffrescles2010.pdf

Licence: Certains droits réservés par alf.melin

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